lundi 17 mars 2008

AUTOPROGETTAZIONE aux origines du do it yourself

Ce projet, conduit par Enzo Mari, exposé pour la première fois en 1974, à la Galleria Milano, sous le titre Proposta per autoprogettazione, est un véritable manifeste visant à révolutionner le monde de la distribution. 
Il proposait de donner aux particuliers un accès direct aux plans constructifs d’une série de meubles facilement réalisables par tout un chacun, à l’aide de planches standard et de matériel de bricolage usuel (marteau, scie, clous et colle). Ces plans, distibués gratuitement pendant l’exposition, furent ensuite réunis sous forme de livre.



N’importe qui pouvait, pour son usage personnel, s’approprier ces dessins et réaliser soi-même un mobilier à prix minimum. En deux jours, on pouvait ainsi meubler un appartement avec tables, chaises, bancs, armoires, bibliothèque, bureau et lits. 
La simplicité du système constructif laissait la liberté à l’usager de modifier les plans d’origine à sa convenance et Enzo Mari encourageait cette démarche en demandant aux particuliers de lui envoyer commentaires et photographies du mobilier, une fois réalisé et personnalisé.
Autoprogettazione proposait ainsi d’instaurer une nouvelle relation plus direct entre le créateur et l’acheteur et de démocratiser la création en court-circuitant les différents acteurs de l’industrie et de la distribution.
Enzo Mari désirait ainsi rendre à l’usager une certaine maîtrise sur la conception de son environnement, presque unilatéralement prise en charge par la “société de consommation”.
« J’ai pensé que si les gens étaient encouragés à construire de leur main une table, ils étaient alors à même de comprendre la pensée cachée derrière celle-ci. » 
Enzo Mari
Si Enzo Mari proposait, à travers Autoprogettazione, un design anti-industriel très influencé par le courant marxiste de l’époque, cette radicalité se trouve aujourd’hui quelque peu ternie, suite à la récupération de son travail par les maisons de vente. L’attrait des collectionneurs pour le design à permis ainsi à une de “ses” chaises d’être adjugée 4957 euros récemment. Nous sommes bien loin de l’idéal démocratique qui a motivé ce projet, maintenant définitivement relégué au patrimoine.
Enzo Mari a lui-même précipité cette muséification, en réalisant en 2007, pour la galerie Demisch Danant de New York, de nouvelles pièces de ses propres mains, d’après les plans d’origine. 
Nous aborderons, dans un prochain article, d’autres initiatives plus récentes touchant au “do it yourself”, motivées par une autre contexte médiatique, économique et écologique.



dimanche 9 mars 2008

SLOW DESIGNERS

“Le Slow Design est manifeste dans tout objet, espace ou image qui encourage le ralentissement du métabolisme humain dans les domaines économique, industriel et urbain.”
Alastair Fuad-Luke

Le Slow design ne pratique ni le recrutement, ni l’excommunication, comme cela a eu cours dans les avant-gardes du siècle dernier. 
S’appuyant sur sa plateforme slowlab, il opte plutôt pour une stratégie collaborative, fédérant des acteurs issus de différents champs (art, industrie, sciences humaines, sciences appliquées) qui participent activement à ce discours en formation, par leurs débats et leurs pratiques. 
C’est un mouvement “open source”, à l’image d’un logiciel libre, qui s’enrichit par l’apport de chaque contributeur, au travers de conférences, d’expositions, de plateformes de vente en ligne.

Cet structure horizontale du mouvement explique l’extrême diversité des approches repérées.
En voici deux qui donnent la mesure de cette diversité...





Thorunn Arnadottir, designer islandaise issue de l’académie des arts de Reykjavik, se situe dans une certaine tradition du design européen, comme pratique individuelle, en dialogue avec l’histoire de l’art et du design. Elle investit des médias très différents (produits, performances et installations) pour soutenir son propos sur l’objet.
Clock, son projet de diplôme, est emblématique d’une démarche Slow design, qui consiste à mettre en représentation l’écart entre la lenteur du métabolisme humain et la cadence hyper-rapide de la société de consommation. 
L’horloge est à ce titre un objet paradigmatique. Elle présente les deux faces de nos sociétés modernes: côté pile, symbôle de la maîtrise de l’homme sur son environnement et sur lui-même et côté face, puissant anxiogène produit par un homme artisan de sa propre aliénation. Car si elle est à l’origine de nombre de découvertes scientifiques, si elle permet d’organiser le travail humain, elle est également, par ces raisons-mêmes la source d’un stress qui frappe nos sociétés depuis l’ouvrier jusqu'au grand patron.
L’horloge, telle que nous la connaissons, a permis la mesure d’un temps secable et uniforme, mais à également produit les conditions de son appréhension immédiate. D’où vient, en effet,  que nous soyons capables d'un simple coup d’oeil de nous repérer si précisement dans le temps. En fait, l’intériosation de ce temps métrique n’a pu se faire que grâce l’extraordinaire système de représentation qu’offre la position des aiguilles, et plus récemment grâce à la représentation numérique du temps (cristaux liquide, led, ...). Les designers se sont d’ailleurs montrés incapables d’offrir une meilleure représentation du temps et se sont le plus souvent contentés de jouer avec.
L’originalité de Clock, c’est justement, non pas de faire mieux, mais de faire moins bien que l’horloge type. Elle se compose de deux parties, d’une part le mécanisme d’horlogerie mural, identique à celui l’horloge type, et d’autre part une chaine de perles entraînée par celui-ci. Toutes les 5 minutes une perle chute du plateau cranté et frappe la perle précédente. Le cycle du jour et de la nuit et matérialisé par un dégradé de perles bleues, tandis que les heures sont indiquées par des perles de couleurs rouge. La chaîne de perles peut être portée en pendentif.

Pour Thorunn Arnadottir, Clock permet de modifier la qualité et la vitesse du temps. Il est moins précis (unité: 5min), moins lisible certes, mais il rythme l’existence d’une manière plus apaisée, comme les shishi-odoshi, les fontaines des jardins japonais. Lorsqu’on porte la chaîne en pendentif, on s’approprie littéralement le temps, on prend son temps. 
Thorunn Arnadottir évoque l’Afrique et un autre appréhension du temps, faite de la relation que l’on a aux autres. Son horloge est bien “une île de lenteur dans un océan de vitesse”, car elle ne peut pas prétendre à se subsistuer unilatéralement à nos horloges, pas dans le monde tel qu’il est.  





Design that Matters (Ndlr: le design qui compte) est une ONG basée à Cambrigde, Massachusetts. C’est un réseau collaboratif de plusieurs centaines de personnes, professionnels experts de différents domaines, étudiants du MIT, qui oeuvrent pour une amélioration des conditions de vie dans les pays en voie de développement par le biais du design. Leur objectif est de toucher 1millions de personnes à l’horizon 2012, au travers de leurs différents projets.
Ce sont essentiellement des ingénieurs, qui se définissent comme des experts-conseil auprès d’ entrepreneurs sociaux. Leur engagement et leur mode d’action rappelle à bien des égards le mouvement Saint-simonien issu de l’école Polythechnique au 19ème siècle.
Leur compétence en design s’étend, de l’enquête de terrain, en passant par la mise en production des produits, jusqu’à la formation des populations.
Parmi leurs nombreux projets, le plus connu et le mieux documenté se nomme Kinkajou.



Commandité par World Education, une ONG oeuvrant au Mali, Kinkajou est un outil d’alphabétisation révolutionnaire adapté à la population rurale adulte, analphabète à 75%. Dans les conditions actuelles, les adultes souhaitant apprendre à lire par les cours du soir, sont ralentis dans leur progression par le faible éclairement des salles de cours (1 ou 2 lampes à pétrole pour 40 personnes!) et par le coût important des manuels. Le Kinkajou, du nom d’un animal nyctalope local , est un système de projection qui permet de projeter sur n’importe quelle surface un document pédagogique parmi les 10000 disponibles sur un microfilm...qui coûte seulement 12 $ . Il est fabriqué avec des éléments low cost et alimenté par énergie solaire. Il est actuellement à l’essai dans 41 villages maliens et permet ainsi un accès à la lecture à plus de 3000 personnes. 
Il s’agit là d’un design en équipe (parfois plus de 100 personnes contribuent sur un projet), immédiatemment efficient et pragmatique. Par sa volonté affichée de combler le fossé entre les pays du nord et ceux du sud, d’aider les plus démunis à disposer d’eux-même, en les arrachant aux seuls impératif de la survie, Design that Matters fait également partie de la mouvance Slow design.
Bien que très éloignés, par leur buts et leurs méthodes, Thorunn Arnadottir et Design that Matters partagent la même finalité: le bien-être de l’homme et de son environnement.

lundi 3 mars 2008

SUGI, HIDA & MARI

La région Hida Takayama, au centre du japon est célèbre pour ses grandes fôrets peuplées de sugi, une variété de cêdre japonais. A l’époque Nara, cet arbre était très utilisé dans la construction de temples, maisons, pirogues, on appréciait ses qualités hygroscopiques, sa finesse de grain et son agréable odeur. Tout un artisannat se développa autour de ces fôrets, faisant la fièreté de cette région pendant l’age d’or de l’architecture japonaise.
Après la seconde guerre mondiale, de nombreuses régions dévastées du japon furent reboisées avec le sugi, car cette espèce pousse très facilement et rapidemment. 
Malheureusement, avec l’expansion économique, l’inflation du yen et l’occidentalisation de la construction, les japonnais négligèrent leurs arbres, leur préfèrant des bois importés moins chers et plus durs. La détérioration de la gestion des fôrets, consécutive à cette désaffection, entraina un déséquilibre de l’ecosystème, la disparition de certaines essences et la proliferation d’autres comme le sugi. 
Cette négligence pose actuellement de graves problèmes écologiques comme des glissements de terrain, des avalanches, une destruction des cours d’eau et une augmentation des allergies dû au pollen de sugi...

Cependant de nombreuses sociétés d’exploitation de bois restèrent implantées dans cette région. Une des plus anciennes et célèbres, la compagnie de meuble Hida, fondée en 1920, est spécialisée dans le cintrage du bois, technique developpée par Michael Thonet. A l’origine, cette société travaille essentiellement le hêtre et non le sugi, dont le bois trop mou et rempli de noeud est impropre à la fabrication de meubles.

En décembre 2000, lorsque Sanzo Okada devient directeur de Hida, il constate avec étonnement que 90% du bois utilisé dans la fabrication est importé, alors que le réservoir de fôrets alentours est important. Il décide donc de trouver une solution pour utiliser le sugi surabondant.
Il espère ainsi participer à la sauvegarde de l’environnement tout en utilisant une matière première bon marché, car dévaluée. L’économie fait sur la matière brut permettra de garder des salaires honorables aux artisans, dont l’habileté et le savoir faire sont requise dans la transformation du bois de sugi. 
“C’est facile de comprendre maintenant que l’écologie est aussi importante pour l’homme que pour la fôret.”
enzo Mari.

Pour réussir dans cette entreprise, Sango Osaka se trouve confrontré à deux obstacles: réintegrer le noeud dans la tradition de l’industrie du bois comme plus-value esthétique et non plus comme défaut, et deuxièmement rendre le bois de sugi plus dur.

Convaincu de ce que peut apporter le noeud à l’aspect, par le caractère unique de son “dessin” naturel, il expose en 2001, une premiere série de meuble appelée voice of the forest. Cette série invite à la contemplation et à la méditation, nous rendant présente l’histoire de la vie du bois. Comme les rochers dans un jardin de pierres, les noeuds peuvent endosser une dimension cosmique et l’apporter à l’interieur de la maison. L’exposition remporte un vrai succès et démontre que les mentalités ont changées: les japonais, plus attentifs à l’environnement, sont prêts à adopter le sugi.

Conforté par ce succès, il ne lui reste plus qu’à résoudre le problème de la dureté. Il developpe alors une technique de compression en s’appuyant sur le maîtrise du cintrage de la compagnie et ouvre ainsi tout un champ de nouvelles possibilités d’exploitation du bois de sugi.
Echantillons de bois compressé
de gauche à droite: une planche originale, une planche compressée à 30% utilisable pour la fabrication de meubles, à 50% qualité similaire à celle de l’hêtre, à 70% les qualités du bois sont perdues.

Le bois peut être compressé et cintré en une infinité de formes dans la même opération. On peut aussi par l’utilisation d’un moule, former et compresser le bois, tout en réduisant les coupes et en augmentant les possibilités de design.

“les sociétés ne changeront pas aussi facilement sans l’activité économique” Sango osaka

En 2003, Sanzo Osaka décide de faire appel à Enzo Mari, designer italien de renommée internationale, afin de donner corps à cette technologie dans un ensemble de pièces de mobilier. Leur collaboration débuta à la suite d’une série de lecture faite par Enzo Mari à Takayama et organisé par l’institut Oribe impliqué dans la redynamisation économique de la région. Mr Osaka fut tout de suite séduit par la personalité de Mari, practicien et théoricen du design, sensible et fin connaisseur de l’art et de l’architecture traditionnelle japonaise.

Pour Enzo Mari, cette collaboration correspond à un positionnement éthique qu’il s’est toujours imposé, à savoir priviligier la qualité et la reflexion du projet de design plutôt que des logiques de simple marketing. 
“La forme ne peut pas être le seul facteur qui donne l’élégance à un produit industriel”.
Enzo Mari
Même si le champ d’action du designer est assez limité , il peut malgré tout faire des choix de portée économique et écologique.



SLOW DESIGN

Le Slow design est une nouvelle approche du design repérée et théorisée par un universitaire anglais, Alastair Fuad-Luke,en 2004. Il fédère sous cette appellation, toutes les pratiques issues des différents champs de la création, rompant avec la logique du consumérisme et mettant au centre de leur préoccupations, l’équilibre de l’Homme et de son environnement. Face à l’urgence climatique et à la déliquescence de nos sociétés de masse, il propose rien moins qu’un virage civilisationnel et les moyens d’y parvenir. Il dépasse ainsi les vues technicistes et limitatives de l’éco-design, pour atteindre une dimension anthropologique. La cohérence de son appareil théorique en fait probablement l’aventure collective la plus ambitieuse dans le champ du design en ce début de siècle. Le Slow design entend en effet, à travers son manifeste, prendre en charge simultanément tous les volets de l’existence humaine et se place donc, aussi bien par la forme que par le contenu, dans une certaine filiation avec les avant-gardes artistiques du 20°siècle. 
Andrea Branzi, dans Une écologie de l’univers artificiel, avait pourtant diagnostiqué leur mort. Si elles ont joué, entre la deuxième et la troisième révolution industrielle, le rôle de “chambre de récupération”, permettant à la culture d’assimiler les innovations technologiques, elle n’ont plus de nécessité dans la société numérique parceque, nous dit-il, l’informatique s’adapte à l’homme, non l’inverse,et ne recquiert donc pas de nouvelle anthropologie.
Branzi se serait-il trompé? En fait, le Slow design, parfait envers du Futurisme de Marinetti qui célébrait la modernité par une esthétique de la vitesse, n’est pas tant une avant-garde, qu’une arrière-garde. Cela n’implique pas qu’il soit réactionnaire, mais simplement qu’il fonde son anthropologie sur une observation des formes de vie traditionnelles, antérieures ou étrangères à la société de consommation, car elles sont les dépositaires de marqueurs anthropologiques nécessaires (ex: les rituels), que les sociétés contemporaines auraient perdus.
Ce n’est pas du 20ème siècle, marqué par le modernisme, que le Slow design tire d’ailleurs sa source, mais plus probablement du 19ème siècle, frappé par les deux premières révolutions industrielles. Sa critique de la production de masse, son combat pour l’environnement et sa valorisation de l’artisanat, ne sont en effet pas sans rappeler le socialisme de William Morris, aujourd’hui reconnu comme l’un des pères des arts appliqués.
Le Slow Design, comme son nom l’indique, entend s’opposer à la vitesse qui marque nos sociétés hautement industrialisées. Notre environnement artificialisé à l’extrême, inscrit dans des cycles de renouvellement de plus en court, perturberait nos métabolismes, réglés sur le rythme de la nature. Ce déphasage entre le biologique et le technologique, se doublerait d’une inattention au futur et au passé,divertis que nous sommes par un présent accéléré. D’où la nécessité de ralentir l’humain, l’usage des ressources et l’économie.
Le bilan que fait Alastair Fuad-Luke sur l’état du monde n’est pas nouveau. Il a déjà été théorisé dans d’autres champs et des propositions de remédiation telles que le développement durable (rapport Brundtland) et la décroissance (Nicholas Georgescu-Roegen) ne lui doivent rien. Qu’apporte alors le Slow design? 
Son principal mérite est d’adresser ce discours aux designers, qui ont été pendant si longtemps les alliés naturels de l’industrie et de la société de confort (Cf: la laideur se vend mal Raymond Loewy). Alastair Fuad-Luke pointe le rôle prééminent que joue encore aujourd’hui la vue dans le design (forme, couleur, style) et rappelle qu’il se traduit le plus souvent par une stratégie d’obsolescence esthétique programmée...appelée mode. 
Au contraire, le Slow design s’inscrit dans la perspective du long terme et privilégie la durabilité, la qualité, la satisfaction d’un besoin réel, l’attitude contemplative.
Si le design actuel participe donc à l’emballement de la machine capitaliste et lui sert de faire-valoir, au mieux de caution, il est de plus à l’écart des structures de décisions, et n’a de ce fait, qu’une faible marge de manoeuvre. . Le mouvement moderne et même post-moderne n’on rien fait, selon lui, pour s’opposer aux méfaits du capitalisme et ont été très facilement assimilés par l’industrie de masse, parfois de leur propre volonté, comme Alessi, aujourd’hui dédiée à l’industrie du gadget. 
Le constat est clair: le designer, s’il veut être en capacité de réformer le monde, doit s’extraire de ce que Peter Hall nomme “l’infrastructure”, c.a.d de la société de consommation. Le recours à l’artisanat, à la poly-sensorialité des objets produits, au travail avec les communautés au niveau local en circuit fermé, à l’auto-production, sont autant de moyens de substitution à la structuration actuelle du travail autour du capitalisme mondialisé. Le design doit au moins s’autoriser à imaginer un avenir des objets au-delà du système économique, technologique et politique actuel pour sortir de la crise de sens qu’il traverse (depuis la fin du mouvement du mouvement moderne!). Il doit même l‘imaginer au-delà de sa propre perpétuation, car chacun doit pouvoir de lui-même donner forme à ses désirs et à ses besoins et pas nécessairement pas la médiation d’un objet. Dans un article de slow lab, Peter Hall décrit la mass-customisation, développée par les designers, comme l‘ultime avatar d’une société de consommation , cherchant à nous donner l‘illusion qu’elle comble nos désirs d‘individuation.
Alastair Fuad-Luke force le designer à sortir de son rôle d’ expert artiste-technicien et l’ amène à occuper une position politique décisive. Il cite d’ailleurs Thomas Hauffe,historien, pour qui l’histoire du design est la concrétisation de toutes les formes de vies humaines et domine donc tous les autres aspects du developpement civilisationnel qu’ils soient techniques, économiques, esthétiques, sociologiques, psychologiques ou écologiques

Si Marx dit que la marchandise est la réification des rapports sociaux, Alastair Fuad-Luke soutient lui, que les rapports sociaux peuvent être modifiés par le design. On le voit, la responsabilité que fait peser le Slow design sur le designer est écrasante.

Le Slow design n’est pourtant pas une utopie. Il ne propose pas un futur alternatif, mais un contrepoids nécessaire à la vitesse qui caractérise nos sociétés. La lenteur n’ayant de sens que par rapport à la vitesse et vice-versa, la “slow life” ne saurait se substituer complètement au rythme du progrès. Le Slow Design demande simplement à coexister apparemment, avec les formes de vies actuelles, car nous avons besoin “d’îles de lenteur dans un océan de vitesse” selon les mots de Ezio Manzini.


sources:
http://www.slowlab.net/
http://www.slowdesign.org/
http://blog.bientotdemain.com/index.php/2006/11/14/57-le-slow-design
http://theslowhome.com/blog/index/